21 novembre 2021 Le Christ, Roi de l’univers, année B – Jean 18, 33b-37
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La solennité du Christ roi de l’univers me chatouille un peu lorsque je pense aux ravages causés par les tyrannies dans le monde. Heureusement que la royauté de Jésus le Christ est bien différente des dictatures. C’est sûr qu’il invite ses disciples à le préférer aux membres de leurs familles respectives et il rappelle que ce ne sont pas eux qui l’ont choisi, mais lui qui les a choisis. Il est parfois représenté en roi de gloire, par exemple le pantocrator. Cependant, il est bien ce roi non-tyran qui a été élu lorsque Marie notamment, représentant l’humanité, a dit oui, en acceptant de porter et de mettre au monde ce fils de Dieu, héritier du trône de David pour l’éternité*. Cette éternité repose sur ce que Charles De Koninck appelle la perfection, cette sorte d’acceptabilité universelle, c’est-à-dire ce qui ne peut que faire du bien. Je nomme cela les qualités de la royauté de Jésus le Christ, qualités qui conduisent cette royauté dans l’éternité.
L’humilité
La première qualité à laquelle tient l’éternité de la royauté de Jésus le Christ, c’est l’humilité. Celle-ci désigne essentiellement sa relation filiale à Dieu, ce Vieillard dont parle Daniel. Jésus aurait pu chercher à se construire une image publique en développant le métier de Joseph son père adoptif et descendant du roi David. Il fait plutôt et toujours référence à Dieu comme son père qui l’a envoyé, non pas pour être servi et s’entourer des gardes ; mais pour servir tout le monde dans la discrétion : « Ma royauté n’est pas de ce monde », répond-il à Pilate. Chaque fois qu’il pose un geste grandiose, il ne s’enorgueillit pas, mais le renvoie à Dieu apparemment absent et pourtant toujours agissant par son envoyé. Ainsi, l’humilité de Jésus à laquelle repose sa royauté désigne sa foi au sens de la confiance en Dieu ou sa piété au sens de la justice qui le fait sortir de lui-même pour s’en remettre à l’autre, le prier.
Dans le livre de l’Apocalypse, Jean parle de Jésus comme le témoin fidèle ; disons fidèle et vrai, une sorte d’honnête intellectuel. Jésus lui-même invite les gens dont Pilate à être comme lui en déclarant : « Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » En d’autres termes, en écoutant… la voix de Jésus, c’est-à-dire par l’humilité qui donne de faire référence, on appartient au royaume de Dieu. En invitant de l’écouter alors qu’il fait référence à Dieu, Jésus se présente comme un prophète. Il est un roi-prophète et même prêtre, c’est-à-dire le médiateur et le « lieutenant » de Dieu en vertu du principe juif selon lequel l’envoyé est comme celui qui l’envoie.
La bonté
Cette royauté, comme mentionné précédemment, Jésus l’exerce en se retirant, c’est-à-dire sans écraser, et ce retrait désigne la qualité de la bonté. Celle-ci est intrinsèquement liée à l’humilité et désigne la grâce souvent attribuée à la femme chez les Juifs. Cependant, dans le livre de l’Apocalypse, c’est à Jésus que l’apôtre Jean associe grâce et paix comme un roi qui préfère la bonté à l’arrogance. Jésus démontre bien sa royauté à travers sa bonté qui se traduit par les expressions grâce, paix, tendresse, douceur, miséricorde, bienveillance, générosité, pardon ; bref, l’amour.
L’amitié
Des gens peuvent développer un réflexe de s’incliner comme des esclaves devant un roi prétendument bon pour signifier leur adhésion à sa royauté et bénéficier de « sa bonté ». Aux disciples de Jésus le Christ et de la part de celui-ci, Jean adresse la grâce et la paix comme souhait. Pour Jésus lui-même qui est roi au sens de maître et seigneur, ses disciples ne sont pas ses esclaves, mais ses amis. Il fait advenir le règne de Dieu avec eux dans l’amitié et l’action de grâce à Dieu de leur part. Ce qui fait la gloire de mon Père, dit Jésus, c’est de vous aimer les uns les autres et d’être pour moi disciples. Ainsi, les disciples sont appelés à vivre égaux, frères et sœurs ; non pas comme des concurrents ni des compagnons de lutte pour livrer les uns aux autres, mais des contributeurs de la gloire de Dieu, en se référant à lui notamment par la prière.
En somme, ces trois qualités ne peuvent que tenir la royauté dans l’éternité. Quiconque les réunit s’associe bien à la royauté et à la vie éternelle de Jésus le Christ. C’est chaque baptisé en tant qu’il est roi comme le Christ. Plusieurs d’entre eux qui sont décédés, nous disons qu’ils sont nés au ciel. Le fondateur des Assomptionnistes Emmanuel d’Alzon, né au ciel le 21 novembre 1880, a donné comme devise à sa congrégation ces paroles de la prière du Notre Père : « Que ton règne vienne. »
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* Charles De Koninck, « La perfection de la royauté du Christ », Laval théologique et philosophique 6/2 (1950), 349–351.
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La joie d’avant