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La croix – Glorieuse ?

Le 14 septembre 2025      La Croix Glorieuse —
Fête du Seigneur, année C – Jn 3, 13-17

Lectures du jour

Il y a bien longtemps, un certain vendredi, Jésus de Nazareth, à la demande insistante des chefs religieux de son peuple, fut condamné à la crucifixion. Supplice cruel et infamant, réservé aux traîtres et aux esclaves. Il fut crucifié entre deux malfaiteurs.

Durant trois siècles, les chrétiens ont subi la persécution et n’osaient s’afficher en public. Pour se reconnaître entre eux, ils utilisaient divers symboles, mais pas la croix, évoquant trop une mort honteuse. En l’an 312, Constantin, déjà empereur de l’empire d’Orient, se préparait à livrer bataille pour s’emparer de la partie occidentale de l’empire. Il eut alors un songe. Il vit un monogramme comprenant 2 lettres: X et P. soit, en Grec, les deux 1ères lettres du nom du Christ. Il entendit alors une voix: «Par ce signe tu vaincras.» Il fit aussitôt inscrire le monogramme sur les bannières de son armée. Et il a gagné la bataille, réunifiant les 2 parties de l’empire romain.

L’année suivante, en 313, il proclamait l’Édit de Milan qui reconnaissait à toute personne le droit de pratiquer librement sa religion. Ainsi prenaient fin les persécutions, du moins dans les frontières de l’empire. Enfin les Chrétiens pouvaient s’afficher publiquement et la croix devint à partir de ce temps-là le grand symbole des chrétiens.

La mère de l’empereur Constantin, Sainte Hélène, était chrétienne. Elle se mit à la recherche de la croix sur laquelle Jésus donna sa vie. Elle l’aurait trouvée vers l’an 350. Nous rappelons aujourd’hui la découverte de cette précieuse relique. Nous ne célébrons pas la relique, si précieuse soit-elle. Si la croix est glorieuse, c’est qu’elle témoigne tout simplement de la victoire de Jésus sur la mort et le mal moral. Elle nous redit que Jésus s’est incarné pour nous révéler l’amour du Père pour les hommes et les femmes que nous sommes. Et il l’a fait jusqu’à son dernier souffle, en répandant la dernière goutte de son sang. Tout cela n’a de sens que si nous reconnaissons que Dieu est amour. Un amour qui va jusqu’au ton total.

«Dieu a envoyé son fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.»

Nous faisons quantité de signes de la croix, le plus souvent machinalement; le geste ressemble parfois davantage à des simagrées qu’à un acte de piété. Pourtant chaque signe de croix devrait nous rappeler que Jésus a donné sa vie par amour et n’attend que notre réponse.

Oui, la croix est glorieuse. Elle manifeste de façon éclatante la gloire de Dieu, i.e. sa puissance ou plus exactement la toute-puissance de son amour. Et Sa plus grande gloire, c’est l’être humain debout.

Marcel Poirier, assomptionniste