Le 4 mai 2025 3e dimanche de Pâques, année C – Jn 21, 1-19
On ne naît pas chrétien, on le devient, déclarait Tertullien voici déjà quelques siècles. Il signifiait ainsi qu’on ne devient pas chrétien uniquement à cause de la volonté des autres, par exemple les parents. Pour devenir et vivre en chrétienne ou chrétien, chaque personne doit répondre librement à l’appel du Christ, pratiquer ce qu’il ordonne et demeurer à sa suite. C’est ce que nous rappelle la parole de Dieu entendue aujourd’hui.
Répondre à l’appel et aux préceptes du Christ
La rencontre du Christ avec ses disciples au bord de la mer révèle la complexité du cheminement par lequel on devient et demeure disciple. Bien que Pierre et ses compagnons aient suivi Jésus avant sa résurrection, ils doivent encore cheminer afin de vivre en authentiques disciples de leur maître (Jn 21). Lorsqu’il les rencontre et leur parle, ils répondent à sa parole et, peu à peu, commencent à le reconnaître. Tout se passe comme si leur statut de disciple ne garantissait pas leur capacité à reconnaître leur maître et, en fin de compte, à demeurer ses disciples. Il leur faut donc le reconnaître à nouveau, l’écouter et mettre en pratique ce qu’il leur recommande: «Jetez le filet à droite … apportez donc de ces poissons … venez manger.»
Quand il s’adresse personnellement à Pierre, celui-ci est invité à répondre en son nom propre et à se convertir à ce que lui demande le maître: à trois reprises, il répond à la question «M’aimes-tu» et s’entend dire: «Sois le berger de mes brebis», puis «Suis-moi».
Nous pouvons apprendre de ce parcours des disciples que la suite du Christ est de l’ordre d’un cheminement continu. Elle exige une réponse libre de la part de chaque personne qui s’engage à le suivre et à demeurer son disciple. Répondre à l’appel du Christ requiert une décision personnelle, suffisamment mûrie et éprouvée. Pour nous aujourd’hui, répondre à cet appel exige également une conversion à la foi chrétienne, celle de ceux qui ont cru au Christ avant nous. La réponse demande aussi un entraînement à la pratique des enseignements du Christ et un engagement à inscrire notre propre vie dans l’histoire de la sienne. C’est à travers tout cela que nous devenons de véritables disciples du Christ et que nous le demeurons.
Bien que la réponse à l’appel du Christ soit personnelle, la vie de disciple n’est pas une démarche solitaire. En effet, l’élan à croire est un don de Dieu et l’éducation de la foi est faite par la famille, l’Église et, plus largement, par notre entourage.
Persévérer et goûter la joie de vive en disciple
La condition de disciple du Christ ne met pas les chrétiennes et chrétiens à l’abri des défis, voire des conflits. Les Actes des Apôtres nous relatent une comparution des apôtres et leur flagellation subie à cause de l’annonce du Ressuscité. Humiliés à cause de leur foi au Christ, ils n’y renoncent pas: confiants qu’ils sont soutenus par «l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent», ils choisissent de rester fidèles à Dieu plutôt que d’obéir à des hommes frustrés. Cette décision courageuse devient pour eux une source de joie. Leur témoignage peut nous inspirer confiance et courage sur le chemin qui nous fait goûter la joie d’être chrétiennes et chrétiens même dans l’épreuve.
Pacifique Kambale Tsongo, Augustin de l’Assomption
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