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La résurrection de Jésus et la nôtre dans le plan du salut de Dieu

Image gratuite || © Vincent Desjardins, https://pxhere.com/fr/photo/332321

18 avril 2021           3e dimanche de Pâques, année B – Luc 24, 35-48
Lectures de ce jour

« Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. »

Durant le temps pascal, la liturgie rapporte les apparitions de Jésus à ses disciples. Certains éléments, c’est le cas aujourd’hui, s’y retrouvent presque toujours : le souhait de la Paix, l’insistance de Jésus pour montrer ses plaies et le recours aux Écritures pour faire comprendre ce qui est arrivé.

La paix

En ressuscitant, Jésus ne s’est pas manifesté à ceux qui l’avaient condamné. Aucune attitude revancharde chez Jésus. Ses apparitions ont un caractère « privé », confidentiel. En se présentant aux disciples, Il leur dit : « La paix soit avec vous. »

Une salutation riche de sens : le mot « paix » , « Shalom » en Hébreu, est comme une prière où l’on souhaite à l’autre d’être en communion avec Dieu, en harmonie avec ses semblables, avec soi-même et avec la nature qui l’entoure.

À Pâques, cette salutation de Jésus équivaut à une absolution. Après la désertion et le reniement au moment de la passion, Jésus signifie aux disciples qu’il les considère toujours pour ses amis. Il leur fait confiance et leur confie la mission de continuer son œuvre.

Son attitude nous rassure, car après nos propres défaillances, il nous redit : « La paix soit avec vous. » Imitons-le. En allant vers les autres, souhaitons-leur d’abord la paix, peu importe s’ils ont pu ou non nous blesser. Le vrai dialogue ne peut se construire sans une volonté de paix et de communion. Devenons comme Jésus des artisans de paix, une paix dont notre monde blessé a grandement besoin.

Une vie transformée

Lors des apparitions, les disciples hésitent à reconnaître Jésus. Il leur montre les traces de la passion sur son corps. Pour chasser de leur esprit qu’Il n’est pas un fantôme et que son corps est bien réel, il les interpelle : « Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »

Cette insistance est très importante. Le ressuscité que rencontrent les disciples est bel et bien le même homme qu’ils ont côtoyé pendant 3 ans. Sa résurrection donne à tout ce qu’Il a pu dire ou faire auparavant une crédibilité et un poids considérable, le poids de la divinité. En ressuscitant Il montre la puissance divine et en même temps toute la valeur du corps humain dont il ne s’est pas débarrassé.

Nous découvrons aussi que la résurrection à laquelle nous participerons, ne consiste pas en une simple amélioration de notre condition actuelle. Le corps ressuscité n’est plus une limite comme il l’est maintenant pour chacune et chacun de nous. Que de choses nous aimerions faire, mais empêchés par les limites physiques de notre corps. Bien sûr, nous ne pouvons imaginer ce que sera le « corps spirituel » dont parle Saint Paul.

« Il en est ainsi pour la résurrection des morts: semé corruptible, on ressuscite incorruptible; 43 semé méprisable, on ressuscite dans la gloire; semé dans la faiblesse, on ressuscite plein de force; 44 semé corps animal, on ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. » 1Co 15, 42-44 Tob

La résurrection qui nous est promise ne se réduit pas à un retour à la vie, avec toutes ses limites. Il s’agit d’une transformation radicale de tout notre être rendu apte à participer à la vie de Dieu.

Promis à la résurrection, nous pouvons et devons vivre en ressuscités, déjà maintenant. Mourir à plein de choses, en soi bonnes, pour devenir plus humains. V.g. sacrifier un voyage ou une activité pour visiter un malade ou une personne seule. Etc.

Les Écritures

En se manifestant aux disciples Jésus les renvoie à l’Écriture, i.e. à la Parole de Dieu telle que formulée dans la Loi et les Prophètes. Comme si sa présence ne suffisait pas à démontrer la réalité de la résurrection. Ces hommes et ces femmes sont très attachés à leur foi, dont les Écritures sont l’expression. Jésus l’a répété à plusieurs reprises :

«N’allez pas croire que je sois venu abroger la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abroger, mais accomplir. 18 Car, en vérité je vous le déclare, avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l’i ne passera de la Loi, que tout ne soit arrivé. » Mt 5, 17-18 Tob

Saint Paul, grand connaisseur de la Loi déclare à son tour :

« Voici ce que je reconnais: je suis au service du Dieu de nos pères selon la Voie qu’eux qualifient de secte; je crois tout ce qui est écrit dans la Loi et les Prophètes; 15 j’ai cette espérance en Dieu – et eux aussi la partagent – qu’il y aura une résurrection des justes et des injustes. » Ac 24, 14-16 Tob

Jésus s’inscrit dans la fidélité la plus parfaite à la Loi, i.e. au projet du Créateur. Le Dieu qui a créé le monde et choisi Israël comme porteur de son Alliance est le même qui a ressuscité Jésus d’entre les morts. Il nous faut mieux connaître les Écritures, i.e. la Parole de Dieu, pour soupçonner la grandeur du plan de Dieu et la place qui nous y est réservée.

Lorsque Pierre, dans la 1ère lecture, s’adresse à ses compatriotes, il leur rappelle leur responsabilité dans la mort de Jésus. Toutefois, il ajoute aussitôt qu’ils l’ont fait dans l’ignorance du plan de Dieu. Il fait appel à leur désir de fidélité à l’Alliance, à ce qui leur tient à cœur.

Aujourd’hui, nous pouvons dénoncer les maux de notre société, et nous devons le faire, mais non pour condamner. Il faut rejoindre les gens dans ce qui leur tient vraiment à cœur, comme le désir de bien faire, d’être solidaires, de semer le bien, etc.

Conclusion

Frères et Sœurs, en cette période pascale, nous sommes à nouveau confrontés à la réalité de la résurrection de Jésus. Comme les 1ers disciples, nous sommes « lents à croire ». Retenons aujourd’hui que le Dieu qui a créé notre monde veut nous intégrer dans son plan de sauver le monde. Lorsque par nos infidélités nous contrecarrons ce plan, souvenons-nous des paroles de St Jean : « Si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste. »

Voilà pourquoi nous nous présentons devant lui sans hésitation, confiants que Jésus Christ est notre défenseur, notre avocat et nous laissons résonner en nous cette salutation : « La paix soit avec vous ! »

Amen

Marcel Poirier, a. a.

Homélie