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«Convertissez-vous!»

Le 7 décembre 2025      2e dimanche de l’Avent, année A – Mt 3, 1-12

Lectures du jour

Jean Baptiste s’adresse à des Juifs, ses contemporains, des hommes et des femmes qui pratiquent de leur mieux la Loi de Moïse. Alors, pourquoi les invite-t-il à se convertir? Pourquoi ces gens venus d’un peu partout se déplacent-ils pour aller l’écouter en plein désert? D’autant plus que son discours n’a rien de tendre et laisse entrevoir un jugement sans pitié.

Trop souvent, dans notre esprit, le mot «conversion» signifie changement de religion ou d’appartenance à un autre groupe croyant; v.g. de non croyant à croyant, de catholique à protestant ou de calviniste à catholique, d’anglican à orthodoxe, etc…

Jean Baptiste dénonce la religion comme attachement à des principes, si beaux et élevés soient-ils. Il se montre plus dur envers les autorités religieuses qui prétendent n’avoir point besoin de conversion, comme si le respect des lois et règlements suffisait.

Pour Jean Baptiste, une conversion authentique se mesure par ses effets dans la vie, la sienne et celle des autres. «Produisez donc un fruit digne de la conversion.» Il faut ce lien nécessaire entre la foi et la vie. Jésus le déclare autrement: «Ce n’est pas en me disant: ʻSeigneur, Seigneurʼ qu’on entrera dans le Royaume des cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.»

Comprise ainsi, notre conversion n’est jamais achevée. Jésus clarifie l’enjeu: la conversion ne consiste pas à changer de mœurs mais à suivre quelqu’un, i.e. à Le suivre Lui, Jésus. Se convertir ne se définit non par rapport à une loi mais d’abord par rapport à notre relation à une personne. Mais qui?

Le prophète Isaïe avait annoncé la venue d’un rejeton de la descendance de David, sur qui reposerait l’Esprit du Seigneur. Alors, sous sa gouverne, l’univers entier allait être transformé. Isaïe dressait alors un portrait idyllique d’où serait disparue toute violence: les animaux féroces perdraient leur agressivité… Les inimitiés entre les personnes seraient effacées; les rapports de domination supprimés, etc. Enfin l’harmonie parfaite entre les humains et la nature! Entre nous et notre Créateur.

Quel contraste entre le rêve du prophète et les menaces qui pèsent alors contre son peuple. Les armées assyriennes venaient de s’emparer du Royaume du Nord et n’étaient plus qu’à quelques kilomètres de Jérusalem. Au moment où tout semble perdu, Isaïe expose le rêve de Dieu en faveur de son peuple. Les armées n’ont pas attaqué Jérusalem.

En ces temps où les événements du monde éprouvent notre espérance nous avons surtout à découvrir que Dieu lui-même espère. Nous l’affirmons: Dieu est amour. Or celui qui aime se rend vulnérable; il s’expose au rejet ou à l’indifférence. Le Tout puissant, parce qu’Il nous aime, devient vulnérable; il peut être blessé par notre indifférence ou nos refus. Dieu espère; il attend notre réponse à son amour. Il vit Lui aussi un «Avent», car nous sommes l’objet de son espérance.

Marcel Poirier, assomptionniste