Qui est Dieu?

Le 15 juin 2025      Sainte Trinité, année C – Jn 16, 12-15

Lectures du jour

Saint Jean répond: Dieu est amour. Or le mot amour désigne autant les sentiments les plus profonds que les réalités les plus banales. Un homme aime sa fiancée; il en est fou. Il aime aussi les patates frites. Le mot prête à confusion. Essayons, tant bien que mal de creuser le sens de «Dieu est amour».

Nous le savons, Dieu nous aime. Sa Parole nous le répète de mille et une façons. Mais Jean affirme: Il est amour. Dieu ne nous a pas créés pour meubler sa solitude, pour combler son ennui ou pour trouver quelqu’un qui lui dise «merci». Non. Dieu est amour en lui-même. Avant la création de l’univers, des relations d’amour existaient en Dieu, parce qu’en Lui vivent 3 personnes que nous nommons «Père», «Fils» et «Esprit».

La création n’est que le débordement de cet amour préexistant. Nous ne sommes pas des esclaves ou des marionnettes de sa toute-puissance; nous sommes ses enfants, désirés par amour, voulus pour eux-mêmes.

Créés à l’image de Dieu

Certes la Trinité demeure un grand mystère. Toutefois, nous pouvons trouver dans ce mystère des lumières précieuses pour notre vie.

Nous avons été créés «à l’image et à la ressemblance de Dieu». Si Dieu, par nature, est relation, i.e. en Dieu chaque personne est don total de soi à l’autre, nous sommes aussi des êtres de relation. Comme personne, je ne peux grandir sans relation aux autres et à Dieu. Je ne puis atteindre ma pleine stature humaine sans de telles relations et ouverture à l’autre.

Nous sommes choisis

Le peuple d’Israël se savait choisi par Dieu. L’élection de ce petit peuple demeure un mystère. De toute évidence Dieu ne l’a pas choisi pour sa puissance ou sa haute culture. Il l’a choisi en raison de sa faiblesse. Israël ne pouvait revendiquer aucun mérite: il était choisi par amour. Ainsi apparaissait clairement la gratuité de l’amour de Dieu et sa préférence pour les faibles et les petits.

Israël a souvent interprété cette élection comme une supériorité sur les autres nations. Pourtant, la révélation à Abraham intégrait déjà les nations. «On ne t’appellera plus du nom d’Abram, mais ton nom sera Abraham car je te donnerai de devenir le père d’une multitude de nations».

La bénédiction de Dieu nous rejoint et passe par l’acceptation d’Israël et des autres nations. On ne peut aller vers Dieu en rejetant qui que ce soit. Jésus, le rappelle: le choix du Père s’étend à toutes les nations, grandes ou petites, faibles ou puissantes, révélant ainsi que tous sont aimés du Père et appelés à le connaître. Nous sommes tous et toutes des enfants choisis et désirés.

Les conflits qui font tant de victimes innocentes questionnent notre foi en un Dieu d’amour. Retenons que la méchanceté des humains ne peut empêcher Dieu de nous aimer ni l’empêcher de sauver et de redonner vie à toute victime.

Marcel Poirier, assomptionniste