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Mon expérience pascale à Anticosti

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Pour la deuxième fois, les religieuses qui animent la petite paroisse de N-D de l’Assomption de Port Menier sur l’île d’Anticosti font appel à mes services pour les Jours Saints. Elles n’ont pas de prêtre résident et le curé de Havre Saint-Pierre vient parfois, surtout pour des funérailles. Il y a là un seul village, isolé, avec ses 150 habitants et… 1,500 chevreuils. L’île est connue comme le paradis du chasseur mais sera bientôt aussi connue comme trésor de l’Unesco pour l’abondance de ses fossiles remarquablement conservés.

À Noël, lors de ma première visite, j’avais dit aux sœurs : ‘’Restez ici le plus longtemps possible malgré votre âge avancé. Les gens vous aiment et vous connaissez tout le monde. Vos célébrations de la parole de chaque dimanche n’attirent peut-être pas beaucoup de monde mais votre présence est très importante comme le prouve l’affection que la population vous porte.’’ Je crains maintenant que les autorités de la congrégation ne s’inquiètent de la santé et de la sécurité des sœurs et qu’elles ne les rappellent dans la maison de retraite. Ce serait dommage. Nous avons vécu de très belles célébrations. Il n’y avait pas foule, sans doute, mais la ferveur était palpable.

Combien d’autres petites paroisses sur la Côte Nord sont ou seront dans la même situation? Le diocèse de Baie-Comeau compte un clergé vieillissant et les paroisses tenues par des religieuses se comptent sur les doigts d’une main. De plus, les villages se vident des forces vives et, bien que les services essentiels soient maintenus, l’avenir reste incertain. Une liaison aérienne est conservée et un bateau fait la navette pour distribuer matériel et biens de consommation aux villages qui s’étirent comme les grains d’un chapelet jusqu’à Blanc Sablon. Comment l’Église va-t-elle répondre aux besoins spirituels de ces chrétiens?

En revenant à Québec, cette question me hantait. J’ai pensé aux nombreux endroits dans le monde où la situation est semblable. ‘Priez le maître de la moisson…’ En cette saison pascale, nous pouvons demander au Ressuscité d’ouvrir notre cœur à la créativité pour imaginer des solutions pour que l’évangile continue d’être annoncée et célébrée dans ces régions isolées.

Père Gilles Blouin, assomptionniste