24 septembre 2023 25e dimanche du temps ordinaire, année A – Mt 20, 1-16
Lectures de ce jour
La parabole des ouvriers de la 11ème heure nous montre que le fait de se rapprocher de Dieu ne voudrait pas dire posséder Dieu. Dieu est souverain, il est le maître du domaine. Et c’est bien lui le premier qui nous a aimés. En fait, le texte de l’évangile d’aujourd’hui vient directement après l’épisode du jeune homme riche qui a eu de la peine à se détacher de ses biens pour suivre le Seigneur. Rappelons-nous qu’au bout de ce récit, Pierre a posé cette question à Jésus : « Et nous qui avons tout quitté, qu’allons-nous recevoir comme récompense ? » C’est à ce moment précis que Matthieu met sur les lèvres de Jésus notre parabole. À travers cette parabole, Jésus veut obliger ses disciples à regarder plus loin que l’immédiat.
Il nous arrive parfois, à nous aussi, de penser qu’il faut faire beaucoup d’efforts pour chercher Dieu, le rencontrer, le “mériter” et ainsi pouvoir accéder à son Royaume. Aujourd’hui, l’évangile voudrait nous aider à corriger notre manière de voir les choses. C’est le Maître du domaine lui-même qui fait le premier pas vers les ouvriers. Il sort cinq fois pour embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il le fait inlassablement sans jamais se décourager. Ce Maître, c’est Dieu lui-même qui ne se lasse pas de venir vers nous pour inviter à travailler à sa vigne. L’important c’est d’entendre cet appel que le Seigneur nous adresse inlassablement tout au long des jours et des années : “Allez, vous aussi, à ma vigne.”
En réponse à cet engagement, le Christ nous promet “ce qui est juste.” Il ne s’agit pas d’un salaire proportionnel au travail accompli, comme il en est de la logique du monde où celui qui travaille plus doit gagner plus. Il s’agit plutôt d’une récompense selon la justice de Dieu qui n’a rien à voir avec une conception distributive. C’est une justice fondée sur l’amour, un amour sans limite qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Ainsi, le salaire que Dieu promet, c’est d’être avec Jésus dans son Royaume. Et ce salaire est forcément le même pour tous. Il ne faudrait pas croire qu’en raison de nos mérites, nous avons des droits sur Dieu. Dieu ne nous donne pas en fonction de nos mérites mais en fonction de son amour qui est sans limite.
Aujourd’hui, nous célébrons la journée mondiale de prière pour les migrants et les réfugiés. Dans ce contexte où nous assistons à une forte croissance des mouvements des populations, s’accorder à la justice de Dieu, c’est accepter de redonner joie et espérance à ces milliers d’hommes et de femmes qui sont en quête d’oasis de paix et de tranquillité ; c’est faire en sorte que l’étranger découvre en nous quelque chose de la bonté de Dieu. C’est en somme témoigner de l’espérance qui nous anime. Le Seigneur nous envoie donc aujourd’hui vers ceux et celles qui nous entourent, en particulier vers ceux et celles qui sont blessés par les épreuves de la vie, la violence, la guerre, la maladie, les catastrophes naturelles. À travers notre accueil, nos paroles et nos actes, pussions-nous devenir de vrais témoins de la foi pour les nombreuses personnes qui doutent et qui cherchent un sens à leur vie.
En célébrant l’Eucharistie, nous demandons au Seigneur de nous ajuster à cet amour qu’il ne cesse de nous porter. Qu’il nous apprenne à regarder les autres comme des frères et des sœurs. Il n’y a pas de premiers ou de derniers. Nous sommes tous appelés à la même table de famille, tous enfants du même Père.
Fortuné Kamate, prêtre