Le 17 novembre 2024 33e dimanche du temps ordinaire, année B – Mc 13, 24-32
«Amen, je vous le dis: cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive.» Le prophète Daniel prophétisait: «Un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent….» Jésus lui-même annonce son retour «après une grande détresse.» Le langage «apocalyptique» nous déroute plus qu’il n’éclaire. Où est la «Bonne Nouvelle»?
Chrétiens, nous envisageons la fin du monde avec crainte, alors que les 1ers disciples l’attendaient avec impatience. Devant ses apôtres, Jésus, désignant le temple, affirme qu’il n’en restera pas pierre sur pierre. Il annonce non la destruction d’un édifice mais la fin d’un culte. Le temple représentait la présence de Dieu au milieu de son peuple. L’Israélite y rencontrait Dieu et y présentait ses offrandes. La fin tu temple fut perçue comme l’abandon de Dieu.
Les chrétiens ont interprété cette destruction comme la fin du culte ancien. Désormais, Jésus, en sa personne, devient le temple de Dieu. En Lui Dieu se rend accessible à tous et partout.
La défaite des puissances célestes
Les évangélistes puisent dans l’AT des images du “Jour de Dieu”, i.e. le moment où Dieu fera irruption dans l’histoire pour rétablir la justice. L’arrivée de ce jour allait provoquer un chambardement dans tout l’univers. Les astres, pour les populations environnantes étaient peuplés de divinités qui exerçaient une influence sur la terre. Ainsi la religion romaine, avait attribué les planètes à ses dieux: Jupiter, Mars, Vénus, etc…
Lors du retour du Christ, les puissances que sont les astres seront “ébranlées” et tomberont du ciel. Le monde divin inventé par les hommes s’effondrera et le pouvoir qu’on lui attribuait s’évaporera aussi. Le discours de Jésus met sur un même plan la fin d’une époque et la fin du monde, i.e. le retour du Christ. Les 1ers chrétiens, convaincus de son retour imminent voient une coïncidence entre la disparition du temple et son retour. Or le temple a été détruit en l’an 70 et la 1ère génération des disciples, dont Pierre et Paul avait disparu. Pourtant Jésus avait déclaré: “Cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive.” De fait, les apôtres ont vu Jésus ressuscité. La mort était vaincue. C’était le début.
Une Bonne nouvelle
Les discours sur la “fin des temps” visent à réconforter les croyants aux heures difficiles. Les Chrétiens en butte à la persécution, y voient les signes d’un monde en transition. Les tremblements de terre et autres catastrophes naturelles sont de toujours et rappellent que nous évoluons dans un univers marqué par la finitude.
Notre univers est destiné à passer, mais Dieu va le recréer. Les guerres et autres phénomènes générés par la méchanceté ou la bêtise humaine nous remettent devant les yeux notre incapacité à construire, avec nos seules forces, un monde juste. Le Père a envoyé son Fils pour remédier à nos limites et à notre impuissance. La venue de Jésus amorce un changement radical. Son retour marquera la victoire finale de son amour sur toutes les puissances destructrices, dont la plus décisive, la mort.
“La fin du monde” est le passage vers une réalité plus riche ; nous devrions y aspirer de toutes nos forces en dépit du pessimisme que le spectacle de notre monde et de notre Église vient nourrir. La fin du monde a commencé avec la 1ère venue de Jésus. Sa résurrection marque le 1er acte de la victoire finale. Ce n’est que le début. Assuré par cette victoire, redoublons d’énergie pour renouveler cet univers en y injectant toute notre capacité d’aimer.
Marcel Poirier, assomptionniste