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Cercle de prise de parole au nom de Jésus

Le 16 novembre 2025      33e dimanche du temps ordinaire, année C – Lc 21, 5-19

Lectures du jour

Il y a des fois où l’on a envie de parler de quelque chose, mais sans savoir comment s’y prendre. On se demande parfois à qui annoncer une heureuse nouvelle. S’agissant d’un événement tragique, la difficulté d’en parler peut donner l’impression de porter toutes les catastrophes du monde sur nos épaules. J’ose rapprocher cette complexité concernant la prise de parole avec le procès dans l’évangile de ce dimanche pour lequel Jésus promet un langage et une sagesse à ses disciples.

Imaginons ce procès comme un cercle de prise parole représentant les disciples aux prises avec des contrariétés de la vie et leur capacité à prendre la parole à la manière de Jésus. D’abord, ce cercle fait étonnement référence à celui des relations de Jésus. Le nom et son déploiement par son vécu montrent Jésus comme quelqu’un qui capitalise sur les relations parfois hors norme pour surmonter des blocages et s’épanouir.

Entendu que dans sa société le prestige ou l’ignominie de quelqu’un se rapporte à son nom hérité, celui de Jésus renvoie irrégulièrement au Seigneur qui sauve. Il aurait pu revendiquer le nom de David associé à lui par Joseph, cependant il pointe vers son Père qui est aux cieux sans nier la paternité de Joseph qui le protège des meurtriers. Sans se replier sur son Père des cieux, Jésus se montre plutôt porteur de mission relationnelle de la part de ce père notamment auprès des sans noms, enfants, femmes et hommes marginalisés qu’il nomme ses sœurs et ses frères.

C’est à la suite de Jésus relationnel que ses disciples forment un cercle de prise de parole alors qu’ils sont tiraillés entre l’état de béatitude au temple et les épreuves du monde. Dans l’une ou l’autre situation, cette prise de parole peut faire appel au refus, au consentement et à la suspension pour la vivification qu’elle est censée apporter.

Par le refus de la résignation, les disciples s’emploient à mettre l’épaule à la roue du cercle pour l’avancement et le changement souhaités. Comme saint Paul l’entend en se référant au Seigneur, nous avons à travailler dans le calme pour manger le pain que nous aurons gagné. Un autre refus, c’est celui des abus: refuser d’abuser en prétextant l’agir au nom de Jésus. L’histoire récente de nouvelles fondations raconte des abus de pouvoir et des abus spirituels de la part de certaines figures fondatrices, ce qui ne favorise pas une circularité de la parole vivifiante.

Toujours faut-il consentir à la solidarité non seulement envers les victimes de toute sorte de catastrophe, mais aussi dans toute prise de parole à la manière de Jésus. En effet, certaines personnes parlent plus facilement que d’autres malgré la complexité du sujet. Que la facilité des premières soit comme la beauté du temple contemplée sans perdre de vue les situations dramatiques à approcher avec lucidité.

Enfin, l’on s’attend à ce que la parole prise soit parfois imprévue et imprévisible. À cet égard, des attentes plus élevées ou moins peuvent être mises en suspens pour laisser le Seigneur prendre singulièrement la situation en main en se disant: «si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?»

Sadiki Kambale Kyavumba, assomptionniste