Le 5 octobre 2025 27e dimanche du temps ordinaire, année C – Lc 17, 5-10
Certaines problématiques semblent ne pas nous préoccuper avant d’entendre quelqu’un en parler. C’est le cas de la foi. La demande par les apôtres de son augmentation pour eux peut ne pas surprendre Jésus qui remarque parfois sa précarité voire son absence chez ceux-ci, pour désigner leur difficulté à s’en remettre aux autres et à Dieu.
Dans un premier temps, la préoccupation et les énonciations sur la foi apparaissent dans le registre de l’avoir sans dire ce qu’il en est exactement. La réponse de Jésus à la demande de ses apôtres signale clairement ce registre et pointe vers une certaine compréhension de la foi par son utilité.
Si cette réponse n’est pas ironique, elle présage que les apôtres pourraient ne pas avoir la foi même en petite quantité. Ils sont interpellés à ce sujet par Jésus à maintes reprises dans les évangiles. Bien plus, ils n’auraient même pas besoin de posséder cette foi entendue comme quelque chose du genre baguette magique leur permettant de réaliser des exploits extraordinaires. Ce genre de foi – la foi magique en quantité – importerait peu ou pas du tout pour Jésus. Cependant, le dépôt de la foi que l’apôtre Paul demande à Timothée de garder serait d’un autre ordre en lien avec le don gratuit de Dieu.
Dans un second temps, la foi s’inscrit dans le registre du vécu et notamment des interactions entre les statuts en corrélation appelant au devoir. Le cas du rapport patron-employé comme compréhension de la foi par son vécu rappelle principalement la foi de Jésus. Bien que les évangiles gardent un grand silence à ce sujet, ils parlent de la relation entre Jésus et son père. Par cette relation qui désigne sa foi, Jésus agit sans attendre d’être commandé à la minute près par son père, mais comme ce dernier aurait pu faire lui-même. Ainsi, non seulement Jésus fait preuve du vécu de foi, mais il tient à sa relation avec son père et son déploiement comme appui sûr de vie.
Ce vécu de foi et par la foi, Jésus l’attend également de ses apôtres et d’autres disciples, comme il l’illustre dans l’évangile de ce dimanche. Sans le dire tout en l’attestant, le vécu relationnel à Jésus assez vague par diverses pratiques chrétiennes en est un de foi. Concrètement, les disciples y dépensent leurs ressources sans les perdre plus qu’ils ne paraissent y gagner. S’ils y persévèrent, c’est certainement par l’amour dont le Seigneur les aime; mais aussi c’est comme leur propre accomplissement tout en espérant la pleine réalisation de la beauté du monde.
Sadiki Kambale Kyavumba, assomptionniste

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