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Quand on a Jésus comme berger

Saint-Denis (93), musée d'art et d'histoire, tableau - Le Bon berger.JPG
© Saint-Denis (93), Tableau Le Bon berger, musée d’art et d’histoire. 

8 mai 2022                   4e dimanche de Pâques, année C – Jean 10, 27-30
Lectures de ce jour

Un aveugle de naissance croise le regard de Jésus, Jésus lui ouvre les yeux, les pharisiens s’en prennent à l’ancien aveugle pour avoir été guéri le jour du sabbat. Certains d’entre eux s’attaquent aussi indirectement à Jésus en le traitant de pécheur, s’emportent quand l’aveugle guéri leur prête ironiquement l’intention de devenir disciples de Jésus et ils l’excluent de leur milieu. Jésus va à sa rencontre et lui parle comme Fils de l’humain ; il parle aussi à certains pharisiens présents, puis il donne l’exemple du berger et du mercenaire par rapport aux brebis. Tout juste avant sa déclaration d’aujourd’hui, Jésus formule une déduction forte en s’adressant aux Juifs, selon laquelle ils ne croient pas en lui parce qu’ils ne font pas partie de ses brebis. Sa déclaration d’aujourd’hui nous renvoie à nos manières présupposées d’être disciples par rapport à lui le bon berger.

L’écouter

La déclaration de Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui marque une sorte de passage, et c’est mieux ainsi en ce temps de pâques. Il ne s’agit plus principalement d’une interpellation adressée aux pharisiens comme des mercenaires versus de bons bergers. Entendons-y une description élémentaire des manières d’être disciples quand on a Jésus comme maître sous la figure du berger. La manière qui est mentionnée en premier lieu est l’attitude de l’écoute. Pour Jésus, sont ses disciples les personnes qui écoutent sa voix. Il faut bien souligner la nuance apportée par sont dans cette formulation par rapport à la déclaration facile selon laquelle « les disciples de Jésus écoutent sa voix », on ajouterait « de temps en temps ». En tout cas, les disciples de Jésus l’écoutent à chaque fois qu’il leur parle, hier et aujourd’hui, car il est pour eux bon berger, pourvoyeur du nécessaire dont ils ont besoin. C’est ainsi qu’ils le connaissent, comme lui les connaît, et le suivent.

Demeurer unis à lui comme dons de Dieu

L’écoute ainsi comprise donne lieu à la fidélité comme une autre manière d’être disciples de Jésus le bon berger. Cette fidélité semble scandaleuse par l’expression « personne ne les arrachera de ma main » ou « personne ne peut les arracher de la main du Père ». Loin de Jésus une idée de fidélité servile. Ses disciples demeurent unis à lui le bon berger non pas comme des esclaves à leur maître, mais comme des personnes libres données par Dieu. Il faut bien souligner que Jésus n’a pas d’abord séduit les personnes devenues ses disciples comme font les chefs des partis politiques. S’ils demeurent unis à lui, c’est parce qu’il les accueille comme des dons de Dieu, bien qu’il les appelle en même temps.

S’inscrire dans sa mission

Unis au bon berger, les disciples s’inscrivent dans sa mission qui est celle du Père, comme il dit : « Mon Père et moi, nous sommes UN ». Par cette mission, les disciples vont accueillir les autres comme des dons de Dieu. Sans usurper le rôle du bon berger, ils l’assument de leur manière. Comme on l’a entendu dimanche dernier, Jésus attribue explicitement cette responsabilité à l’un d’entre eux, Simon Pierre, en lui disant : « Sois le berger de mes brebis ».

Que ce dimanche où nous prions particulièrement pour les vocations soit un moment de réaffirmer nos manières d’être disciples du bon berger Jésus. Puissions-nous, dans nos ministères propres, accueillir les autres comme dons de Dieu et lui en demander. Ainsi, nous serons en même temps comme des mères qui accueillent les premières la vie, en prennent soin et permettent d’une manière particulière de la perpétuer.

Bonne fête à toutes les mères !

Sadiki Kambale Kyavumba, assomptionniste