Nous sommes tous et toutes liés, formant une communauté humaine. Cette vérité, nous la connaissons et éprouvons parfois de la difficulté à l’accepter et à la vivre au quotidien. Toutefois, c’est précisément cette grâce d’être liés qui nous met à l’épreuve ces jours-ci en raison de la pandémie de la COVID-19. À ce propos, j’aimerais partager avec vous quelques réflexions.
Tout l’abord, cet épisode d’isolement, volontaire ou non, peut être vécu comme un précieux moment de recueillement. La solitude n’est pas nécessairement l’isolement. Par la force des choses nous avons à accepter notre vie dans sa vulnérabilité, avec nos forces et nos faiblesses. La vie présente nous impose des limites. Pour d’aucuns, se retrouver seuls peut s’avérer insupportable. Dans le silence et la prière nous sommes invités à nous accueillir tels que nous sommes, sous le regard bienveillant de Dieu.
S’accepter soi-même évoque le consentement de la personne que je suis et le désir d’aller vers la meilleure version de mon être. C’est à ce moment que se profile la réalité qui, me trouvant dans le recueillement, (plutôt que dans l’isolement…), me permet de saisir mieux l’enjeu beaucoup plus grand qui s’impose à moi. En effet, il ne s’agit pas seulement de protéger ou de sauver ma propre vie, mais de permettre à l’AUTRE, mon PROCHAIN, plus faible, d’échapper à l’épreuve de la maladie, de la souffrance, de l’hospitalisation, et peut-être de la mort. En fait, j’admets que je suis « …le gardien de mon frère et de ma sœur dans l’humanité », et non pas le compétiteur, ni le surveillant, mais celui ou celle qui garde le don de la vie de mon prochain.
À partir de ce moment, mon recueillement peut prendre un nouvel envol. Je ne suis plus une personne isolée ; je me reconnais comme une personne humaine solidaire de mes frères et sœurs. De mon recueillement, je peux aller à leur rencontre d’une manière créative, via ces médias électroniques dont les applications sont au service de la communion fraternelle.
Reconnaissons qu’en cette époque difficile et incertaine, l’inquiétude et même la peur colorent notre quotidien. Mais surtout, soutenons-nous mutuellement par la parole et les gestes de solidarité. Osons demander de l’aide et osons prêter secours dans les simples gestes de la vie quotidienne. Soyons patients, prêtons une oreille attentive les uns aux autres, dans la charité, dans la grâce de l’amour fraternel.
On peut conclure qu’à l’avenir, lors de nos célébrations eucharistiques, le geste de LA PAIX DU CHRIST sera davantage porteur d’une signification spirituelle et humaine. En attendant, veillons dans le Seigneur et implorons la Vierge Marie d’intercéder pour nous délivrer de ce fléau mondial de la maladie.
Édouard Shatov
Confiance ! Rien ne sera perdu !