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Désir de croissance humaine et spirituelle

2 octobre 2022   27e dimanche du temps ordinaire, année C – Luc 17, 5-10

Lectures de ce jour 

La foi et le service sont au centre de notre méditation de ce dimanche. Ces deux réalités constituent de façon inséparable l’expérience chrétienne. Si la foi est fondement de notre espérance et preuve de ce que nous ne voyons pas, le service quant à lui prouve que la foi est capable de produire une vraie conversion de l’être humain qui consiste en la vraie connaissance de Dieu et de son prochain.

Même si la foi est un don qui nous vient du Seigneur, elle ne nous préserve pas totalement de la remise en question de son efficacité car les évènements de la vie quotidienne nous confrontent aux défis que nous ne savons pas surpasser.

Dans ce contexte, la première lecture nous présente le prophète Habacuc en pleine crise de foi au point où il interpelle le Seigneur qui semble distrait et indifférent au mal qui frappe l’humanité. Il exprime ouvertement son désarroi : « combien de temps Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ? Crier vers toi “Violence”, sans que tu sauves ? Pourquoi me fais-tu voir le mal et regarder la misère ? Devant moi, pillage et violence ; dispute et discorde se déchainent ».

Le scenario du prophète Habacuc n’est-il pas le nôtre aujourd’hui ?

Avec les mêmes ou semblables interrogations, nous aussi, élevons vers Dieu nos cris de détresse devant notre incapacité à soulager ou éradiquer les souffrances : maladies incurables, les inégalités sociales, les oppressions, l’indigence des pauvres, la souffrance des innocents, les guerres meurtrières, les calamités naturelles… De fois, il nous arrive de demander spontanément : « Où es-tu Seigneur ? Pourquoi n’interviens-tu pas avec ta toute puissance ? Pourquoi n’établis-tu pas ta justice ? »

Le seigneur demande au prophète, et à nous aujourd’hui, la patience et la sagesse dans l’attente de la réalisation (accomplissement) de ses promesses. Sa venue est certaine, mais il faut attendre. Dans cette attente, nous devrions nous engager sur le chemin de la conversion de notre cœur à la justice et à la façon d’agir de Dieu.

Dans l’évangile, nous trouvons une sorte de crise de la foi qui suscite l’exclamation qui est aussi une demande de la part des apôtres : « Augmente en nous la foi ». En effet, les apôtres sont comme découragés devant la radicalité des exigences évangéliques, notamment celle de ne pas scandaliser (Lc 17, 1-3) et celle de pardonner sans mesure et limite (pardonner jusqu’à 70 fois 7 fois). Les apôtres sont découragés parce qu’ils trouvent qu’il est impossible d’atteindre une qualité de vie aussi élevée par leur propre force.

À la demande d’augmenter la foi, Jésus répond en recourant à une parabole qui rappelle que la foi n’est pas une question de quantité, mais de qualité. La foi consiste à adhérer au Seigneur, se lier à Lui, mettre sa confiance en lui jusqu’à s’abandonner totalement à lui dans un rapport vital et personnel.

L’important pour nous, c’est d’avoir la foi, même petite soit-elle. Jésus veut faire comprendre aux apôtres que le peu de foi suffit pour connaitre Dieu et aimer son prochain. La parabole du serviteur nous aide à comprendre mieux le mystère de la foi. Celle-ci n’est pas un pur sentiment (comme l’amour et l’espérance) qui provoque une émotion de l’âme, mais elle est plutôt la relation privilégiée entre l’être humain et Dieu, relation qui a des répercutions dans les rapports interpersonnels.

Le serviteur travaille au champ durant toute la journée. Au retour, même s’il pense avoir terminé son travail, il ne peut pas se mettre à table ou se reposer. Il a toujours à faire. C’est ça la foi : un travail quotidien, constant, sans réserve ; elle se renforce et grandit dans l’engagement concret pour les autres, pour le développement des relations, pour la charité, la solidarité, le partage…

En conclusion, avoir la foi ne signifie pas avoir des capacités surnaturelles pour que tout soit facile, mais il s’agit de vivre toute chose en relation avec Jésus. Certes, le cheminement est long et exige en effet une maturation humaine et spirituelle qui nous fait passer de l’incrédulité qui nous porte à l’orgueil à la vraie foi : celle qui met le Seigneur au centre de notre vie et qui s’appuie sur sa Parole.

En vivant enracinés en Jésus et en implorant son aide en toute circonstance, nous devenons capables de surmonter victorieusement les épreuves et les tentations de la vie.

Lwanga Kambale Kalolerya, assomptionniste