© Fantasio Guipont, Palais de Justice - 04/12/2023 https://flic.kr/p/2pjWzbE
Je n’ai jamais assisté à un procès au civil ni au criminel mais comme vous il m’est arrivé souvent d’en voir au petit ou au grand écran. Le procès devant juge et jury est un fleuron de notre démocratie. Cependant, il faut en bien comprendre le fonctionnement et les acteurs.
Au point de départ, il y a, bien sûr, un accusé dont il faut discerner s’il est coupable ou non. Il y a aussi un juge qui préside à la bonne tenue du procès afin que justice soit rendue. L’une des tâches du juge est d’établir un jury. Celui-ci est composé de citoyens qui sont sélectionnés pour avoir aucun lien ni aucun biais face à la cause qui est présentée. Ils auront à rendre un verdict unanime à la fin des délibérations. Ils sont tenus au secret tout au long du procès qui peut s’étendre sur plusieurs jours voire des mois selon l’importance de la cause.
Autres personnages importants, les procureurs et les avocats : il leur appartient d’amener à la barre des témoins crédibles, de les interroger de manière pertinente et recevable par le juge afin d’établir la vérité. Ils ont été préparés en conséquence afin de faire valoir un point précis de l’accusation ou de la défense. Les avocats ont étudié fort bien la jurisprudence et démontrent la plupart du temps une habileté déconcertante.
Tout est en place, l’audience est ouverte avec l’entrée solennelle du juge et un coup de maillet. Au terme du procès, un verdict sera annoncé par le jury et une sentence tombera s’il y a culpabilité. Ingénieux tout cela mais pourquoi le raconter ici.
Dans nos assemblées liturgiques, il y a plusieurs acteurs car, oui, elles sont une action, celle de rendre un culte au Père en communion avec son Fils et dans l’Esprit. Ces divers acteurs tiennent tous un rôle qui leur est propre. La chorale n’est pas l’assemblée ni le lecteur le prêtre. L’organiste ne donne pas un concert mais le lecteur a le souci de se faire comprendre. Le décor du lieu de culte doit porter au recueillement et tous les sens sont mis à contribution : l’ouïe, l’œil, la parole et même parfois l’odorat.
Ce qui semble le plus important, c’est la cohésion entre tous les acteurs : chacun à sa place et à son meilleur. On ressortira de la célébration heureux et en paix lorsque chacun aura eu à cœur de remplir sa part avec autant de ferveur que de dignité. Une belle célébration, c’est tout cela à la fois. Tout comme un procès réussi a respecté les règles qui lui sont propres.
Père Gilles Blouin, assomptionniste et éditorialiste au Montmartre à Québec