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LE PARFUM DU TEMPS ET DE L’AMITIÉ

24 octobre 2020 / Articles, Éditorial-Infolettre

Ce qu’on peut percevoir en ces temps-ci, à propos du temps, c’est que c’est long! Et comme on le dit en France « C’est très long, surtout vers la fin! »

Le temps, c’est toujours surprenant! J’ai appris récemment, dans un livre intitulé « La senteur du temps », écrit par le philosophe Byung-Chu-Han, que le temps a une odeur, un parfum. Vous allez me dire : C’est impossible, le temps ne peut être senti! Vous imaginez bien que c’est aussi ce qui m’est venu à l’esprit, J’ai découvert qu’en Chine on a mesuré le temps grâce aux horloges à encens. L’encens brûlait et, c’est à la différence de la condensation et de la vaporisation qu’on a mesuré le temps écoulé. Étonnant!

C’est à cet ouvrage philosophique, original, que j’ai pensé en lisant une des sections de l’encyclique Fratelli Tutti du pape François. Vers le milieu de sa réflexion, la Pape parle de la saveur locale de notre identité personnelle, communautaire et sociale. Notre histoire a toujours une saveur particulière, unique et irremplaçable dans la multitude des saveurs existantes. La beauté du monde peut être compromise. Le Pape poursuit, à ce sujet : « La solution ne réside pas dans une ouverture qui renonce à son trésor propre ». Il ne s’agit pas de faire disparaître une saveur, mais de la partager. C’est à partir de ce partage de l’unique, du particulier, que nous pouvons accueillir, comprendre et déguster l’universel.

Le Pape nous rappelle que : « Je ne rencontre pas l’autre si je ne possède pas un substrat dans lequel je suis ancré, enraciné, car c’est là que je peux accueillir le don de l’autre et lui offrir quelque chose d’authentique. Il n’est possible d’accueillir celui qui est différent et de recevoir son apport original que dans la mesure où je suis ancré dans mon peuple, avec sa culture ». Alors, rappelons-nous la saveur de la terre québécoise que nous habitons et que nous avons peut-être oubliée. Ce souvenir nous rendra notre saveur et notre parfum particulier. Le Pape dit encore : « L’universel ne doit pas être l’empire homogène, uniforme et standardisé d’une forme culturelle dominante unique qui, finalement, fera perdre au polyèdre ses couleurs et aboutira à la lassitude ».

Pour vivre et expérimenter toutes les richesses de nos saveurs, il faut y consacrer du temps, et à nouveau, il faut accepter que cela exige du temps. De plus, il faudrait sentir le temps. Non pas seulement ses lourdeurs, mais sentir les parfums multiples de nos vies. C’est en faisant cela tout doucement que nous devenons des amis. Notons aussi que pour construire et vivre une amitié, il faut du temps même si, parfois, on peut tomber en amitié comme dans un puits, en un clin d’œil. Le Pape poursuit encore : « … Les autres cultures ne sont pas des ennemis contre lesquels il faudrait se protéger, mais les reflets divers de la richesse inépuisable de la vie humaine. En réalité, une ouverture saine ne porte jamais atteinte à l’identité. »

Alors, quels parfums et quelles saveurs devons-nous goûter et sentir aujourd’hui? Quels parfums se répandent sur notre vie et sur nos amitiés?

Édouard Shatov


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