Il existe des troubadours modernes; on les appelle les gens du voyage. Ils passent de villes en villes et font une vague lorsqu’ils arrêtent dans un village pour donner leur spectacle. Ils habitent des roulottes et montent leur grande tente colorée. Ils ont parfois des animaux dressés pour leur numéro. C’est aussi un style de vie choisi qui s’encombre mal de la routine assumée du reste de la population.
Je porte mon attention sur le trapéziste tellement ses pirouettes en plein vol surprennent. On pense souvent que le héros, c’est le voltigeur alors que c’est le receveur qui a le rôle important. En effet, il doit être là, à la seconde près, lorsque le voltigeur s’est élancé dans le vide, assuré que les poignets du receveur seront là au bon moment pour l’attraper. Tout un risque.
Si le voltigeur tentait d’attraper le receveur, il risquerait de lui casser les poignets et les deux se retrouveraient au sol… et à l’hôpital. Vous l’avez deviné: c’est une question de confiance qui se bâtit au fil des jours et des heures de pratique. Le public ébahi n’y voit que du feu mais la stratégie se compte en heures d’apprentissage.
Quel est notre degré de confiance envers ceux qui nous sont proches? Jusqu’où va notre certitude qu’ils seront là au moment où nous compterons sur eux? Cette confiance se construit petit à petit et, comme l’amitié, fait ses preuves dans la durée. Il est heureux celui qui a su s’entourer de telles personnes: c’est un trésor nous dit le Livre de la Sagesse.
La question peut se poser autrement: suis-je une personne digne de confiance? Mon attitude laisse-t-elle présager que je serai là au bon moment quand un ami, un proche, aura besoin que je me tienne à ses côtés. Prenons le temps de soupeser notre taux de confiance même envers Dieu. Prenons le risque gagnant qu’il saura effacer nos doutes.

Être saisi par le Christ