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« RESSAISIS-TOI, RESSUSCITE, CŒUR AFFLIGÉ ! »

Surprise : ce 12 mai, au réveil, la neige qui couvre la terre ! Ce même jour, j’ai la douleur d’apprendre que ma mère et ma marraine sont gravement atteintes de la Covid-19.
Je me suis interrogé : Dois-je ou pas faire abstraction de cet état de fait dans mon édito de cette semaine ? Après réflexion, la vérité s’est imposée à moi : une chose est de réfléchir sur la pandémie en général, et une autre celle de vivre cela quand les nôtres sont touchés. Tâchons de relier ces deux niveaux sans verser dans des extrêmes.

Si vous vous rappelez bien, mes éditos précédents ont médité sur le recueillement, la patience et l’écoute. Dans la situation sanitaire où nous survivons, le recueillement et la patience s’avèrent indispensables. Nul ne peut y échapper… Je me tourne vers J.S. Bach, spécialiste du recueillement et de la patience. (En fait, il en faut du temps pour écouter ses œuvres …). En ce temps précédant l’Ascension, célébrée cette année le dimanche 24 mai, goûtons quelques cantates de Bach sur lesquelles j’attire votre réflexion.

La première : WAHRLICH, WAHRLICH, ICH SAGE EUCH (En vérité, en vérité, je vous le dis) – Cantate BWV 86 – nous rappelle que nous devons garder l’espérance, même dans les situations les plus douloureuses. Le texte de la cantate nous dit : « L’espoir attend la bonne heure pour ce que la parole de Dieu a promis et qui doit arriver dans la joie ; Dieu n’a pas fixé de jour. Il sait ce qui est le mieux et n’utilise pas de duperie fourbe ! Aussi devons-nous lui faire confiance ». Faire confiance à Dieu, faire confiance à la vie! Et cette cantate poursuit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, tout ce que vous avez demandé au Père en MON nom vous sera donné ». La confiance nous invite à la prière.

La deuxième cantate : BISHER HABT IHR NICHTS GEBETEN IN MEINEM NAMENB (Jusqu’ici, vous n’avez rien demandé en mon nom) – Cantate BWV 87 – Cette cantate nous déclare une chose étrange : « Jusqu’ici vous n’avez RIEN demandé en Mon nom… ». Sûrement, les Apôtres ont demandé des choses à Jésus, on le sait par les récits évangéliques. Alors la question se pose : que faut-il considérer comme essentiel ou non dans la relation avec Dieu révélé en Jésus-Christ ? La cantate de Bach souligne que l’essentiel, c’est l’amour de Dieu ; et que c’est ce même amour qui nous donne à vivre les relations les plus profondes et les plus fécondes dans nos relations humaines. « JÉSUS M’AIME », voilà le rappel qui nous est adressé !

Il ne s’agit pas d’ignorer ni les difficultés ni les souffrances qui s’y joignent, mais d’affronter avec l’énergie de la foi. L’attitude du cœur fait foi de tout. La cantate chant : « Ressaisis-toi, ressuscité, cœur affligé !!! ». Elle nous dit et redit que nos paroles, nos actes de solidarité même les plus humbles sont appelés à la Résurrection qui éclate dans nos vies. Ces paroles et ces actes sont des paroles et des actes de consolation et de guérison des cœurs blessés. Seul l’amour amène la guérison ! J.S. Bach insiste lors la dernière ligne de sa cantate : « L’amour de Dieu change en joie les souffrances les plus cruelles ! ».

Édouard Shatov