Le 2 novembre 2025 Commémoration de tous les fidèles défunts, année C – Jn 14, 1-6
Chaque mois de novembre, nous consacrons, de façon particulière, une part de notre réflexion à la mémoire des personnes que nous avons connues et qui sont déjà décédées. Les souvenirs d’amis, de parents, de collègues reviennent à notre esprit. En plus de penser aux défunts, certains d’entre nous posent des gestes: nettoyer les cimetières, poser des gerbes de fleurs sur les tombes, faire un don à un organisme qui était significatif pour la personne décédée, prier, etc. Ces pensées et gestes sont, pour nous, des manières de faire notre deuil et de souhaiter la paix à celles et ceux que Dieu a appelés dans son Royaume. Ils attestent aussi que la mort demeure un mystère inhérent à notre vie d’humain et de disciple du Christ.
Les premiers chrétiens n’ont pas échappé à l’interrogation que pose la mort. Alors qu’ils attendaient le retour imminent du Christ, ils se sont questionnés sur le sort des défunts : ils voulaient savoir ce qui leur arrivera au retour du Seigneur. L’interrogation était si lancinante que Paul a dû s’y attarder dans sa lettre aux Thessaloniciens reconnue comme le plus ancien texte du Nouveau Testament. «Nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort», écrit-il. De sa lettre, nous apprenons que la mort n’a pas le dernier mot, elle n’empêche pas les fidèles du Christ de le rencontrer. L’apôtre mentionne aussi une conviction fondamentale selon laquelle tout fidèle, vivant ou mort, est candidat à la résurrection en vertu de la résurrection même du Christ.
De nos jours, nous vivons plus longtemps que nos prédécesseurs. Nous nous questionnons avec moins de crainte sur les «réalités dernières» (jugement dernier, enfer, etc.). Nous avons une compréhension différente du «bientôt» du retour du Christ. Nous accordons davantage d’importance à la miséricorde de Dieu. Cependant, la mort n’est pas absente de nos préoccupations. La mort des personnes que nous avons aimées et qui nous ont aimés nous bouleverse jusqu’en tant que nous soyons en paix avec elle. Notre propre mort, le lieu où nous souhaitons mourir et la manière dont nous voudrions terminer notre vie terrestre sont pour nous questions prégnantes. Heureusement une brèche s’ouvre entre le passé du décès de l’être aimé et le futur de notre propre mort, entre la première venue du Christ et son retour glorieux: il s’agit du présent de notre vie. Ce présent est un moment favorable pour notre consolation et celle des fidèles défunts. Il est le temps opportun pour poser des gestes ordinaires qui transforment l’angoisse et la peine suscitées par la mort. Il est aussi le temps pour dire des paroles qui réconfortent et qui ouvrent un avenir. Ces gestes et paroles bienfaisants deviennent ainsi des havres de paix pour les vivants et les morts. En même temps, ils concrétisent, sans la limiter, notre espérance en la résurrection et en la vie éternelle.
Pacifique Kambale, Augustin de l’Assomption
