Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Les gens du voyage 2

Billet éditorial du dimanche 5 octobre 2025
Père Gilles Blouin, assomptionniste et éditorialiste

© Harry Powers – Boston, Ringling - Clown College

Au cirque, vous avez remarqué le rôle des clowns? Ils ne sont pas l’attraction principale mais plutôt ils viennent distraire les spectateurs entre les numéros des acrobates, des dresseurs d’animaux de toutes sortes et des funambules. Leur métier? Faire rire les enfants mais pas seulement. Pourquoi les adultes rient-ils aussi et se prennent-ils à leur jeu lorsqu’ils trébuchent maladroitement et accumulent les gaffes dans leurs costumes burlesques et leur maquillage excentrique? Ils distendent la tension suscitée par les numéros de haut-voltige.

Et qui se cache derrière ce masque loufoque sinon quelqu’un qui vient apporter du soleil dans notre vie. J’ai vu un enfant autiste qui a su tout de suite entrer en communion avec le clown. Il y avait aussi une grand-maman qui venait de perdre celui qui avait partagé 52 ans de sa vie: pour un moment elle avait retrouvé le sourire et accueilli à nouveau la joie de vivre. Les clowns font des miracles comme ça. C’est pourquoi nous les aimons tant.

Mais pourquoi rions-nous vraiment lorsque les clowns font le pitre? N’est-ce pas parce qu’ils nous ressemblent à certains moments de notre vie lorsque nous éprouvons des faiblesses et que nous voulons sauver les apparences? Une émotion trop lourde à porter ne se cache-t-elle pas derrière un fou-rire incontrôlé? Nous rions en voyant la bêtise d’un enfant pour ne pas le gronder. Nous avons oublié l’anniversaire d’un ami et nous en rions… de honte. Ainsi, le rire a de multiples fonctions.

Le rire est thérapeutique parce qu’il nous permet d’équilibrer notre vie émotionnelle. A contrario, celui qui ne rit jamais a une bien triste vie. Donne-nous, Seigneur, le courage de rire de nous-mêmes parfois pour libérer nos cœurs de ses désirs de grandeur. Car la dérision et l’humilité ont bien meilleur goût.