« La beauté sauvera le monde ! » Qui ignore cette réflexion de Dostoïevski ? La voie de prédilection pour vibrer à la beauté s’avère être la contemplation de cette nature dans toutes ses nuances. Je cite de mémoire saint Bernard de Clairvaux qui croyait que, pour mieux contempler Dieu, il nous faut apprendre à contempler la nature.
La nature nous guide vers le repos ; ce qui signifie littéralement : « re-poser » notre regard sur le monde. Puissions-nous porter sur le monde un regard émerveillé chantant la beauté de la création, la beauté du monde transfiguré par la défaite de la mort.
Pour apprendre à mieux contempler la nature – les plantes et les animaux – je vous invite fortement à lire le nouveau livre d’Anne Lécu : « Et vous, les arbres et les animaux, bénissez le Seigneur », livre récemment paru aux Éditions Novalis. En parcourant la Bible, cette auteure nous fait découvrir, d’une manière inattendue, l’amandier et le cèdre, le chêne et le genêt, le ricin et l’olivier, le sycomore et la vigne. Elle nous place en compagnie de l’abeille et de l’agneau, de l’âne et du bœuf, du corbeau et de la colombe, du poisson et du serpent. La liste des arbres et des animaux que je viens de nommer n’est pas exhaustive, dans l’œuvre d’Anne Lécu il y en a d’autres.
En vous parlant de cette contemplation de la nature, j’aimerais vous entretenir particulièrement de l’amandier. Par sa floraison précoce, entre février et mars, il annonce la venue du printemps. Le mot hébreu qui le désigne dérive du verbe signifiant « être attentif, veiller ». Anne Lécu nous rappelle que : « La prière de l’amandier, ce n’est pas d’abord veiller de toutes nos forces (ce qui est le plus sûr moyen de s’endormir), mais entrer dans la veille de Dieu ». En ces temps-ci, voilà un rappel nécessaire.
Et, quant aux animaux, mon choix se porte sur l’abeille : « laborieuse, et néanmoins danseuse… la butineuse n’est pas paresseuse. Elle cherche, recueille, transporte et produit. Et quelle production ! Le miel ruisselle de la douceur de Dieu ». L’abeille nous dit que, pour que la douceur enveloppe notre vie, il nous faut travailler, butiner, mais aussi nous vêtir de la légèreté du mouvement et de l’être tout entier. Puissante et si vulnérable à la fois, l’abeille est un maillon essentiel pour notre vie, car sans pollinisation, arbres et plantes ne nous fourniraient plus leurs fruits.
L’amandier et l’abeille sont présents dans notre vie pour nous faire découvrir l’art de la confiance et de la fécondité. Et le repos ??? me direz-vous. Quel est l’arbre ou l’animal qui nous invite au repos ? Dans la Bible, le repos nous est promis comme il est promis aux bœufs, pour nous préserver de la fatigue. Pourquoi et comment ? Je vous invite de nouveau à parcourir les pages du livre d’Anne Lécu, dédiées à cet animal. Et peut-être même irez-vous contempler un vrai bœuf …
Contemplons les arbres et les animaux qui nous entourent et, avec eux, laissons la louange et l’émerveillement monter vers le Seigneur, et mettons en mouvement tout notre être !
ÊTES-VOUS PRÊTES ? ÊTES-VOUS PRÊTS ?
Édouard Shatov