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La vraie richesse aux yeux de Dieu

La Banque du Canada célèbre le lancement du billet vertical de 10 $ à Halifax.

Le 21 septembre 2025      25e dimanche du temps ordinaire, année C – Lc 16, 10-13

Lectures du jour

L’évangile de ce dimanche nous met en difficulté:
– l’éloge d’un administrateur malhonnête
– se faire des amis avec de l’argent
– personne ne peut servir deux maîtres. Et pourtant, tous et toutes, nous voulons aller au Ciel. D’où, devons-nous nous méfier des richesses?

La valeur et l’usage des richesses est un thème récurrent dans l’évangile de Luc. S’il n’y avait pas fête dimanche passé, on aurait dû méditer le passage de l’enfant prodigue. Dimanche prochain, nous parlerons de la parabole de l’homme riche et le pauvre Lazare. Luc nous prévient du danger que représente la richesse pour les chrétiens: la perdition éternelle.

La richesse est-elle nécessairement la cause de la perdition? 

Pas nécessairement. D’ailleurs, certains passages de l’Ancient Testament nous la présentent comme un signe de bénédiction divine: Abraham, Isaac, Jacob, Job, Salomon… ont été comblés de richesse et sont présentés comme des exemples de personnes bénies par Dieu. Ils possédaient des troupeaux prospères, des terres fertiles, de la descendance, des esclaves…

Cependant, la richesse peut aussi être vue sous un angle qui n’est pas positif quand elle représente un danger potentiel pour notre âme. L’attachement excessif à l’argent est considéré comme un piège. Le problème n’est pas la richesse en elle-même, mais les perversions qu’elle peut engendrer. La première lecture en est un témoignage (richesse acquise par des moyens injustes), l’histoire de l’enfant prodigue (richesse qui conduit à la perversion), la parabole de l’homme riche et de Lazare (richesse qui rend aveugle, c’est-à-dire, être indifférent à la présence de l’autre, surtout le pauvre)…

Dans la 1ère lettre de saint Paul à Timothée, nous lisons au chapitre 6: «Ceux qui veulent s’enrichir tombent dans le piège de la tentation, dans une foule de convoitises absurdes et dangereuses, qui plongent les gens dans la ruine et la perdition. Car la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent. Pour y être attachés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligés à eux-mêmes des tourments sans nombre».

Qu’en est-il du gérant malhonnête?

Avant de perdre son travail, il utilise sa ruse pour s’assurer un avenir. Le maitre ne fait pas l’éloge de la malhonnêteté, mais de son habileté. En peut de temps, il a su penser des mécanismes pour se tirer d’une situation très délicate pour s’assurer un avenir qui ne soit pas misérable.

Les fils de ce monde sont plus habiles que les fils de la lumière. Si nous mettions autant d’intelligence, d’énergie, de créativité à faire le bien, à bâtir des relations vraies et sincères, à voler au secours des pauvres, à servir Dieu, que le monde serait différent.
Chercher l’argent en soit n’est pas un péché. Nous avons besoin de travailler, de gagner notre vie, de vivre dignement. Mais il ne devrait pas être considéré comme un absolu. Dans ce cas, au lieu de posséder la richesse, c’est elle qui nous possède. Elle devient ainsi une idole, c’est-à-dire qu’elle prend la place de Dieu dans notre vie. C’est à ce niveau que devrait s’appliquer la recommandation de Jésus: faire un choix entre Dieu et l’argent.

Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête. C’est une recommandation qui nous bouleverse, surtout que l’argent malhonnête nous aide à tisser des relations qui nous garantissent un accueil dans les demeures éternelles. La traduction œcuménique de la bible utilise le mot «trompeur» à la place de malhonnête. À mon avis, malhonnête ou trompeur serait à comprendre dans le sens de quelque chose de provisoire, qui ne dure pas éternellement. Autrement dit, c’est avec ce que nous avons comme richesse que sommes appelés à faire du bien en pratiquant la charité et la solidarité. Ce sont les personnes aidées, devenues amis, qui vont nous accueillir dans les demeures éternelles.

La parabole nous rappelle que chacun, chacune de nous a reçu un patrimoine de la part de Dieu. Nous sommes des administrateurs. Un jour nous serons appelés à rendre compte de notre gestion. Nous sommes prévenus que nous serons évalués non en fonction des richesses accumulées, mais en fonction des personnes que nous avons rendues heureuses, les amitiés nouées, les cœurs soulagés…

Lwanga Kambale Kalolerya, assomptionniste