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La foi de Thomas

Le 27 avril 2025      2e dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde, année C – Jn 20, 19-31

Lectures du jour

À celui qui doute, on dit parfois: «Ne fais pas ton Thomas». L’évangile que nous venons de lire nous raconte une tout autre histoire lorsqu’il s’écrit: «Mon Seigneur et mon Dieu». C’est la plus courte et la plus profonde profession de foi de tout l’évangile.

Parce que, c’est quoi la foi? C’est une adhésion confiante en une réalité que nous ne connaissons pas parfaitement. Chez les chrétiens, cette adhésion est à une personne, le Christ. Mais comment sommes-nous venus à la foi? C’est par le témoignage de personnes en qui nous avons reconnu cette ouverture du cœur à une réalité qui les dépasse. À leur contact, nous avons nous aussi ouvert notre cœur au mystère. Nous avons fait confiance et progressivement, au fil de nos jours, nous avons approfondi ce en quoi nous croyons, en qui nous croyons. Notre livre de bord, ce fut moins le catéchisme que l’évangile.

Trois verbes peuvent décrire le chemin de la foi: nourrir, approfondir, transmettre. Quand nous participons à la liturgie de l’Église, nous nourrissons notre foi au contact d’autres croyants car on ne croit pas tout seul. Quand nous faisons du bénévolat, que nous aidons les personnes autour de nous, nous donnons des racines à notre foi, nous l’approfondissons. De même, lorsque nous méditons la Parole, que nous participons à des ateliers sur l’engagement chrétien ou que nous lisons un ouvrage de spiritualité, notre foi se raffermit et donne sens à notre baptême. Pour la transmettre, le parcours est plus ardu.

En effet, qui n’a pas entendu quelque chose comme ceci: «Je ne sais pas où nous avons manqué mais nos enfants ne croient pas, du moins ils ne pratiquent pas. Leur culture religieuse, c’est zéro». Ne jugeons pas trop vite mais acceptons que transmettre la foi n’est pas seulement passer une information. Il faut savoir faire naître l’adhésion parce que croire, c’est quelque chose de très personnel. Et c’est là qu’entre en jeu le témoignage. Si vous avez persévéré dans votre engagement de foi, le reste, c’est l’affaire du Seigneur. On peut toujours prier qu’il s’active davantage mais lui seul fait grandir ce que vous avez semé dans le cœur des vôtres.

Regardez les Apôtres. Ils s’étaient cachés au cénacle lorsque le Maître mourrait sur la croix; ils avaient peur. Il aura fallu le feu de l’Esprit Saint pour les sortir de leur torpeur et leur donner le courage d’annoncer au peuple que Dieu avait ressuscité Jésus. L’audace de leur témoignage les surprenait eux-mêmes de même que le nombre des gens qui venaient à la foi. L’enthousiasme des premiers chrétiens était puissant comme la sincérité de leur témoignage. À Rome, le sang des martyrs abreuvait les sillons où s’élèveraient de nouvelles pousses. À travers les 2000 ans qui suivraient, malgré les faiblesses des croyants, la foi est venue jusqu’à nous comme un trésor que nous portons dans des vases d’argile.

En ce dimanche de la Divine Miséricorde, renouvelons notre confiance en Jésus qui ne nous abandonne jamais. Que la joie de Pâques continue de fleurir nos jours et que le Christ Ressuscité habille nos cœurs de la foi que Thomas a su exprimer en s’écriant: «Mon Seigneur et mon Dieu».

Père Gilles Blouin, assomptionniste