Dans le village de mon enfance, il y avait un parc devant l’hôtel de ville, un grand nom pour ce que c’était en réalité. Au milieu de ce parc se dressait un kiosque pour accueillir la fanfare locale les vendredis soirs de mai et juin: l’Harmonie Saint-Louis de France, du nom de la paroisse. Une quinzaine de musiciens, tous des hommes, nous offraient un concert gratuit pour le plus grand plaisir de la population, surtout les jeunes, à un moment où il n’y avait pas encore la télévision dans les foyers.
Nul doute que ces concerts printaniers se préparaient de semaine en semaine au cours de l’automne et de l’hiver. J’avais deux cousins plus vieux que moi qui en faisaient partie: Gérald à la clarinette et Léopold à la trompette. Il y avait aussi une grosse caisse et le formidable tuba, le géant des instruments à vent, et encore d’autres cuivres. À bien y penser, pour un petit village comme le nôtre, c’était vraiment un luxe. La dernière prestation de la saison, c’était la parade de la Saint-Jean-Baptiste: l’harmonie y figurait avec des majorettes et une dizaine de chars allégoriques dont le dernier était évidemment celui du petit garçon frisé déguisé et berger avec un vrai mouton.
Pourquoi vous raconter ces souvenirs d’un autre âge? J’ai pensé aux talents qui étaient mis en œuvre par ce groupe de musiciens passionnés de leur art, des gens qui aiment la musique et qui ne compte pas les heures à apprendre, à pratiquer ensemble afin que le tout soit «harmonieux» justement. Chaque instrument est fort différent et produit des sons qui se marient avec les autres pour produire une pièce musicale, classique ou moderne, qui fera la joie de ses auditeurs.
Il me semble qu’il en va de même de tous ces bénévoles de notre communauté chrétienne qui mettent leur temps, créativité et énergie pour donner une vitalité à nos rassemblements et nos liturgies. Discrètement et efficacement. En cette fin juin où le rythme de nos rencontres va se repositionner, je trouve important que nous puissions remercier tous ces bénévoles qui, d’une manière ou d’une autre, ont fait fleurir notre vivre ensemble. Bravo et merci!