© Isèreanybody Pastorale des jeunes, Rameaux 2014
Le 24 mars 2024 Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, année B – Mc 14, 1 – 15, 47
Lectures du jour
Le dimanche de la passion marque le début de la semaine sainte, dernier tournant de notre marche pénitentielle vers Pâques. À travers des célébrations liturgiques particulières et significatives (Institution de l’eucharistie, condamnation et mort, puis résurrection de Jésus), nous revivrons le mystère de notre salut révélé et manifesté dans l’excès d’amour de Dieu pour ses enfants que nous sommes.
Pour nous faciliter cette montée vers Pâques, nous pouvons partir de la Bonne Nouvelle du salut qui se cache dans le cri d’abandon du Jésus de la croix. Elle nous permet de cheminer avec Jésus vers sa passion en lui confiant nos propres situations de vie, nos propres souffrances.
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ». Ces paroles du psalmiste (Ps 22) que l’on retrouve dans le récit de la passion sont marquées par un paradoxe. Elles expriment d’une part, l’expérience d’un sentiment d’abandon par Dieu, d’autres part, la confiance, malgré tout, en la présence de Dieu.
Le cri de Jésus, expérience d’abandon par Dieu
Le cri de Jésus est manifestement un cri de détresse qui traduit le sentiment que l’on est abandonné par Dieu face à une souffrance. Au cours de cette semaine sainte, ce cri de Jésus nous rappelle combien est bouleversante l’épreuve du silence apparent de Dieu face à nos propres souffrances. En acceptant de cheminer avec le Christ vers son mystère pascal dès ce 1er jour, reconnaissons-nous dans son cri de détresse et de souffrance par lequel il se rend solidaire à nous. Il se rend solidaire de tous ceux qui périssent sous le coup des armes, ceux qui sont malades, ceux qui sont rejetés par les leurs et condamnés à l’isolement, ceux qui sont condamnés injustement, ceux qui sont maltraités, etc. Bref, en Jésus qui crie « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné », tout être humain est représenté.
L’espérance en la présence de Dieu au cœur de la souffrance
Le cri de Jésus est aussi émis dans l’espérance. Le plus souvent, il arrive que l’expérience d’une souffrance incite à la rupture d’avec Dieu plutôt qu’à la communion avec Lui. Pourtant, au cœur de l’expérience d’une souffrance injuste, bien qu’il soit suspendu à la croix, Jésus ose encore confesser « Mon Dieu, Mon Dieu ». Il fait alors preuve d’une foi inébranlable en la présence de Dieu. Il nous montre que c’est au cœur de nos lieux de désespoirs et de nos expériences apparemment insolubles que se manifeste pour nous le Règne de Dieu. La souffrance souvent endurée, en espérant contre toute espérance, doit nécessairement ouvrir à la prière et à la communion avec Dieu à qui revient le soin de dire le dernier mot, de rassurer par sa présence salutaire et de substituer notre douleur par une expérience de résurrection.
La semaine sainte : un temps de prière et de solidarité universelle
Si le cri de Jésus exprime la solidarité avec toute l’humanité souffrante, la semaine sainte devient alors une occasion pour emprunter avec Jésus le chemin de la croix en nous confiant davantage au Dieu de l’espérance, en associant nos peines et nos douleurs à celles de Jésus, en priant pour ceux qui, parvenu au comble du désespoir, ont rompu avec Dieu ou encore se sont éloignés de Lui. Prions aussi notre monde en mal de la proximité de Dieu, ainsi que pour toutes celles et ceux qui consciemment ou inconsciemment, continuent de crucifier le Christ et à le faire souffrir, en faisant souffrir les autres. Soyons tous solidaires et agissons face à la souffrance humaine universelle.
Ab. Joseph Désiré Awono
Échec de Jésus à Nazareth