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Le 21 avril 2024 4e dimanche de Pâques, année B – Jean 10, 11-18
Lectures du jour
Le quatrième dimanche de pâques nous amène à la rencontre du ressuscité qui se présente à nous comme le bon berger. Une présentation risquée pour au moins trois raisons. La première raison est que cette présentation pourrait fâcher les pharisiens s’imaginant une accusation portée contre eux les mauvais bergers. La deuxième raison du risque de se présenter bon c’est le contexte de polarisation parfois ravageuse autant pour la bonté que pour la justice et la vérité. En troisième lieu et explorons ce risque, quelles sont les raisons de croire Jésus bon berger ?
La culture du Proche-Orient dans laquelle Jésus a grandi attribue la bonté au chef, en principe à son être et par ses actes généreux pour son groupe. Il suffirait d’être berger, et pourtant Jésus revendique en plus le pléonasme bon. Si quelque chose ne fonctionne pas, c’est certainement du côté des pharisiens qui n’ont pas été à la hauteur du bon tout en réclamant d’être des bergers en Israël. La revendication publique du leadership et de la bonté par Jésus expose leur défaillance sans toutefois les accuser. Il ne fait qu’opter résolument pour la bonté, l’être de Dieu, face à leur préférence pour l’arrogance et la rigidité comme attributs du chef ou leurs marques de réussite.
La foi de Jésus est alors la deuxième raison pour laquelle on peut croire à sa bonté. Cette foi veut que la bonté de Dieu ne soit pas partiale ni complaisante, mais totale, débordante et effective. Quand Jésus dit JE SUIS le bon berger, il parle très certainement du Dieu de Moïse au buisson ardent qui veut libérer tout son peuple de l’esclavage. Comme exemple de bonté de ce Dieu, Jésus la montre dans le récit dit de la femme adultère en Jean 8 où son sort à lui Jésus aussi se jouait. Alors que les scribes et les pharisiens planifient la mise à mort d’une femme en s’attribuant l’héritage de Moïse, Jésus veut que cette femme vive et il ne prend même pas sa revanche sur le complice de la femme. Dans ce mouvement de foi, l’apôtre Pierre nomme Jésus pierre d’angle que les bâtisseurs présumés, ces chefs du peuple et les anciens, ont méprisée et au nom de qui les apôtres ont fait du bien à quelqu’un.
Les vocations permettent aussi de croire à la bonté du berger Jésus. Envoyé du Père, il le connaît bon comme le Père connaît Jésus bon, capable dans la perspective vocationnelle de recevoir et de donner. C’est du Père que Jésus reçoit sa vie qu’il donne à ses disciples, ces brebis qu’il connaît bonnes comme elles le connaissent bon ; donner sa vie même aux brebis en dehors de l’enclos. « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos », déclare le bon berger. Ainsi appelle-t-il le publicain Matthieu et Simon le zélote qui font dorénavant route ensemble avec d’autres enfants de Dieu de divers horizons.
Jésus berger, c’est de toute bonté. Puisse cette bonté qu’il nous montre trouver assise en nous comme il nous connaît capables de bien, qu’elle déborde nos frontières en bienveillance et en bienfaisance. Ainsi convaincus d’elle, les appelés disciples du bon berger mort et ressuscité seront de celles et ceux qui s’emploieront à passer de l’hostilité à l’hospitalité et de la guerre à la paix juste.
Sadiki Kambale Kyavumba, assomptionniste
La lumière du ressuscité au bout du tunnel