« Tous les êtres humains sont nés égaux ». Voilà qui nous permet de saisir notre vocation humaine. Je pense à cette vérité fondamentale exprimée dans la Déclaration des Droits Humains, particulièrement au moment d’écrire cet édito après une visite du Musée des Droits Humains, à Winnipeg au Manitoba, où je prêche une retraite.
« Tous les êtres humains sont nés égaux ». Pour un croyant chrétien, il s’agit d’une vérité indiscutable et non négociable. Vous me demanderez pourquoi, en ce domaine, j’évoque spécialement la posture chrétienne. Parce que la question des Droits Humains , c’est d’abord la reconnaissance des dons reçus, et le premier de ces dons, c’est notre humanité.
De nos jours, les discussions autour de l’identité humaine abondent. Mais pour nous, croyants chrétiens, le fondement de ce don origine du livre de la Genèse. Tout être humain est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Dans chacune et chacun de nous brille cette étincelle d’éternité. Cette référence à la Genèse nous assure de porter en nous une étincelle de SACRÉ, don au-delà de tout.
Reconnaissant cette réalité, nous sommes amenés à admettre notre irremplaçable place dans l’histoire humaine. Les races, les langues, les origines et les cultures, loin d’être des accidents de parcours de notre identité, sont l’expression-même de la richesse des dons reçus et déposés dans l’humanité afin de grandir jusqu’à la pleine stature de la ressemblance à Dieu, dans le Christ Jésus.
En visitant ce Musée des Droits Humains, je me suis de nouveau rendu à l’évidence que nous ne sommes pas toujours à la hauteur de cette tâche. D’autre part, certaines personnes, croyantes ou pas, agissent en « phase », manifestant la ressemblance à Dieu déposée en tout être humain.
De même, j’ai réalisé que pour adopter une attitude propre à appuyer tout être humain, dans le respect de ses propres caractéristiques, il faut du courage. Cette vertu tient l’humanité debout. Le courage n’est ni bravade ni témérité, il s’agit d’une juste posture qui accepte l’autre en toute simplicité et sans prétention, allant jusqu’à risquer ou donner sa propre vie.
Bien sûrs, les droits s’inscrivent dans les lois, mais avant tout, ils s’inscrivent dans les cœurs. Pour être courageux il faut aimer. Et cela ne se légifère pas! Ça s’apprend!
J’ai remarqué, dans ce Musée, que les gens qui se sont battus pour leurs propres droits, et plus souvent pour les droits des autres, sont animés par un véritable amour de l’autre et perçoivent dans leur prochain la ressemblance avec Dieu, l’Éternel Être égal, ce n’est pas être pareil!
Dans le Musée, ce chemin est rendu par les passerelles, longues passerelles qui relient une section à une autre. Il faut marcher, et c’est long et. …un peu fatiguant. Au fur et à mesure de la marche, la lumière augmente et on découvre une très belle vue et, après … il faut marcher encore …
En cette période où l’Église vit la démarche synodale : MARCHER ENSEMBLE, ce Musée du Manitoba me fait réfléchir d’une manière nouvelle sur nos droits. La MARCHE n’est pas terminée. Il nous faut à toutes et à tous beaucoup de patience et de persévérance. Et, surtout, beaucoup de courage enraciné dans l’amour!
Bonne semaine à toutes et à tous!!!
Édouard Shatov
L’obole de la pauvre veuve