
© Véronèse (Paolo Caliari) 1528-1588 Venise, Les Noces de Cana 1562, Louvre, publié par Jean Louis Mazieres
15 octobre 2023 28e dimanche du temps ordinaire, année A – Mt 22, 1-14
Lectures de ce jour
Autre dimanche, autre parabole. Après celle des 2 fils, il y a deux semaines, et celle des vignerons homicides de dimanche dernier, Matthieu nous présente aujourd’hui la parabole du banquet de noces. Les trois paraboles ont quelque chose en commun : Jésus n’est pas accepté par son peuple comme l’envoyé de Dieu. Sans doute fait-il des miracles étonnants et parle-t-il avec autorité, donnant un enseignement nouveau. Mais il n’est pas le messie qu’on attendait. Devant le refus de sa mission, le Royaume sera proclamé à d’autres nations. Les invités à la noce ne répondant pas à l’invitation, le roi se tournera vers d’autres invités qui eux seront accueillis à la salle des noces.
La bible a souvent évoqué les temps messianiques comme un banquet royal, comme le révèle la première lecture d’aujourd’hui. Le fils du roi dont c’est la noce, c’est Jésus lui-même. Les serviteurs envoyés porter l’invitation sont les prophètes qui rencontrèrent indifférence ou hostilité. Leur message qui visait pour Israël une plus grande fidélité n’a pas été entendu. Le peuple est resté sourd à leur appel à se détourner de leur idolâtrie ou de la recherche de sécurité dans les biens matériels.
Mais tout est prêt pour la noce ; il ne manque que les invités. La bonté du roi est tout en contraste avec la méchanceté des invités qui soit ignorent l’invitation ou font périr les envoyés du roi. « Invitez donc tous ceux que vous trouverez, » dit le roi. Il y aura donc des mauvais et des bons, des gens de toutes sortes, mais la salle des noces sera remplie à pleine capacité.
Or, le roi s’aperçoit que l’un des invités ne porte pas le vêtement de noces : comment a-t-il pu entrer à la noce en jeans ? Le roi l’expulse : il y a tout de même une dignité à conserver. Le jugement est sévère. « Il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus. »
Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? Nous sommes de ces invités rescapés après le refus de ceux qui avaient été appelés en premier. Parmi nous, en Église, il y a du bon et du mauvais. Mieux, en chacun de nous il y a du bon et du mauvais. Porter le vêtement de noces, c’est prendre l’évangile au sérieux, c’est accepter que nous avons toujours besoin de conversion. C’est aussi accueillir des gens pas tout-à-fait comme nous.
Ce n’est pas nous qui choisissons les invités. Chaque personne a un visage, une personnalité, une histoire et une relation à Dieu qui lui sont propres et qu’il nous est bien difficile d’imaginer. Dieu voit le cœur des hommes et reconnaît tout effort, si timide soit-il, pour imiter sa bonté.
Prions Dieu qu’il nous donne l’ouverture d’esprit d’accueillir la diversité des cheminements de vie, d’opinions politiques, de croyances même. Qu’il change notre regard afin que nous puissions voir ceux qui nous entourent avec les yeux du cœur. Ainsi nous pourrons rendre grâces à Dieu pour sa bienveillance et sa miséricorde envers tous et prions-le qu’il continue de nous protéger, de nous montrer son amour jusqu’à la fin. AMEN
Père Gilles Blouin, assomptionniste