
© Garofalo, Le Christ en train de laver les pieds des disciples | Image gratuite
5 novembre 2023 31e dimanche du temps ordinaire, année A – Mt 23, 1-12
Lectures de ce jour
La page d’évangile que nous lisons aujourd’hui était précédée d’une discussion de Jésus avec les scribes et pharisiens qui lui tendaient un piège : Quel est le plus grand des commandements ? Jésus avait mis sur un même pied l’amour de Dieu et du prochain. Ces mêmes scribes et pharisiens qui exercent l’autorité en Israël se voient maintenant donner une leçon sur la façon de le faire : avec beaucoup d’humilité, non pas comme un pouvoir mais plutôt comme un service.
L’évangéliste Matthieu a-t-il dans sa communauté des années 80 à Antioche des gens qui font peser leur autorité dans la communauté chrétienne ? C’est possible parce que c’est humain, dit-on. Mais c’est mal comprendre la responsabilité qui est donnée à une personne qui exerce le leadership que ce soit à l’église, en usine, dans le syndicat, dans une école, à la maison. On trouve parfois des personnes qui veulent ainsi contrôler la vie des autres. Cela ne fait pas bon ménage et ne rend pas heureux.
Jésus montre une autre voie, celle de l’humilité dans l’esprit des béatitudes. N’avait-il pas dit : « Mettez vous à mon école et apprenez que je suis doux et humble de cœur » ? Voilà le genre d’autorité qui attire le respect plutôt que la crainte. Cela favorise des relations harmonieuses lorsqu’on recherche un consensus ou que l’on veut arriver à une décision commune.
De nos jours, peu de gens recherchent des postes d’autorité qui sont pourtant nécessaires. Que ce soit en politique, en affaires ou dans l’Église, on ne se bouscule pas pour exercer l’autorité par peur d’être critiqué ou de ne pas prendre les meilleures décisions. Pourtant la vie en société ou en communauté exige un tel service et peut mettre en valeur les talents d’une personne à entraîner les autres d’une manière constructive pour le bien-être de tous. C’est dans cette perspective qu’il faut accueillir l’enseignement de Jésus sur le service d’autorité.
« N’appelez personne ‘père’ ou ‘maître’ », dit Jésus. En d’autres mots, ne vous gonflez pas de titres ronflants ; ils sonnent creux ou vous ridiculisent. Mais accueillez humblement toute marque de reconnaissance avec une joie simple et un cœur léger. Il vaut mieux rendre grâce à Dieu lorsque le service d’autorité a stimulé la participation ou favorisé de bonnes initiatives. Évitons d’être trop critiques envers ceux et celles qui font de leur mieux pour notre vie en commun. La paix et l’harmonie ne s’en porteront que mieux.
En poursuivant notre célébration, essayons dans notre vie d’imiter l’attitude de Jésus qui est doux et humble de cœur et tentons d’exercer toute autorité comme un service. « Que le premier d’entre vous, se fasse le serviteur de tous. »
Père Gilles Blouin, assomptionniste